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UNE OEUVRE, UN ETABLISSEMENT
UNE OEUVRE, UN ETABLISSEMENT
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21 juin 2011

Lycée Claude Monet au Havre

 

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© Collection Frac Haute-Normandie
Philippe Cognée Seattle, 2002 Peinture à l'encaustique 130 x 324 cm (dyptique)

Vue de l'oeuvre en situation

 

Dans le cadre de l’opération Une œuvre dans un établissement, le FRAC de haute Normandie a fait le prêt d’une œuvre du peintre Philippe Cognée au lycée Claude Monet. Il s’agissait d’un diptyque de l’artiste intitulé Seattle réalisé en 2002.

En raison de leurs dimensions, les deux toiles n’ont pu être installées au Cdi comme ce fut le cas l’an passé pour les photographies d’Anne Gardiner. C’est donc la salle d’arts plastiques qui a été choisie pour exposer Seattle.

La réception de l’œuvre a été excellente. Les personnels enseignants, administratifs, les agents de service ont été positivement marqués par la présence de l’œuvre, par son sujet et son exécution si particulière.

Au niveau scolaire, un travail a été mené avec les filières arts plastiques et histoire des arts en première et terminale ainsi que les élèves des enseignements d’exploration de seconde Arts visuels et Patrimoines.

Concernant les arts plastiques, des productions ont été réalisées par les élèves en écho au travail de Philippe Cognée. Comme point de départ, les élèves ont travaillé par écrit à partir du questionnaire suivant :

  • Que voyez-vous ? Est-ce une œuvre abstraite ou figurative ?
  • Quel est le thème ou sujet du peintre ? A quel genre pourrait t-on rattacher ce type de peinture ?
  • Quelles sont les couleurs employées ? Quelles sont les dominantes ?
  • Quelle est la composition d’ensemble ?
  • Parvenez-vous à distinguer le travail du peintre, la touche du pinceau ? Pourquoi ?
  • D’après vous, comment ces peintures ont-elles été réalisées ?
  • Selon vous, qu’est-ce qu’apporte le dispositif en diptyque ?
  • A quoi vous font penser ces représentations, quelles sont vos impressions devant ces deux toiles ? Proposez plusieurs pistes.

    Seconde

  • associez au moins une dizaine de mots à cette œuvre (par exemple : double, ville, etc.)
  • donnez un nouveau titre au diptyque.

    Première

  • pour quelle raison, pourrait-on dire que ces œuvres ont un rapport avec la photographie ?

    Terminale arts plastiques

  • comment pourrait-on envisager le rapport au corps (thème de l’année) dans cette œuvre ?

    Terminale histoire des arts

  • Pour quelles raisons, selon vous, le Fond Régional d’Art Contemporain de Rouen prête des œuvres à des établissement scolaires ?

Suite à ce travail écrit, une discussion a démarré se focalisant sur les observations des élèves :

- « on ne distingue pas le travail du peintre, on ne voit pas les traces de pinceau »

- « on dirait que les deux toiles ont été posées face contre face avant que ce soit sec »

- « Il y a une sorte d’effet de bougé photographique »

- « on dirait que la peinture a été aplatie, elle est bien lisse »

- « ces deux toiles me font penser à une ville derrière un mur d’eau trouble, à une photo mouillée »

- « cette représentation me fait penser à l’agitation de la ville : le flou donne cette impression »

- « le peintre a peint de façon à ce que la toile donne une impression floutée et donne donc du mouvement à la toile. »

- « les représentations me font penser à une ville active ou au contraire à une ville déserte. »

- « Les représentations me font penser à une ville déserte représenté deux fois pour marquer cette situation de solitude »

- « j’ai l’impression que je vois flou »

Sur l’ensemble des classes, les remarques tournaient autour de ces thèmes :

  • la pollution des villes,

  • la tristesse évoquées par le noir et blanc, les gris colorés,

  • le rapport au temps : atmosphérique (brume, fumée, , pluie, hiver) et chronologique (nostalgie, souvenir)

  • le flou (rapport au photographique), la mauvaise visibilité, l’impression que la vue commence à faiblir.

  • le diptyque : suite, continuité, miroir, symétrie, gémellité

  • les attentats du 11 septembre à NY (panache de fumée qui semble sortir d’une des tours)

  • la ville morte, désertée, post-apocalyptique ou au contraire ville extrêmement active

  • un souvenir qui se perd, qui s’efface de la mémoire, l’univers des rêves

  • la facture de l’œuvre : interrogations sur la manière dont la peinture avait été appliquée

Suite à ces discussions, l’enseignant a expliqué les étapes successives qui rythment le travail de Philippe Cognée autour de la technique de l’encaustique depuis l’usage de la photographie jusqu’au fer à repasser pour la dilution de la matière picturale.

Lors des séances suivantes, un sujet a été donné à chaque niveau portant sur une thématique en lien avec les œuvres de Philippe Cognée.

 

Niveau Seconde

« Une vi(ll)e en déséquilibre »

vous réaliserez une production plastique bidimensionnelle qui mettra en valeur l’aspect chaotique, vertigineux et insaisissable des grandes mégalopoles contemporaines.

Espaces multiples et fragmentés, chaos, brouillage, réseaux, flux, signaux, désordre, mouvement, frénésie, vitesse, vertiges, répétition.

 

Moyens techniques :

Travail en deux dimensions (reliefs et collages possibles), peinture.

Format raisin minimum, demi-grand aigle maximum.

Support libre (feuille, carton …) pas nécessairement rectangulaire.

3 séances de 3h

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Niveau Première

La classe venait de terminer une séquence de culture artistique portant sur la naissance de la photographie. Au niveau formel, il était étrange de constater les rapports entre l’œuvre de Cognée et le premier procédé photographique datant de 1826 de Nicéphore Niepce, le point de vue du Gras : même dilution des formes, valeurs de gris, lien avec l’architecture, effet de parasite comme si l’image était attaquée de l’intérieur.

Et surtout le rapport à l’empreinte : empreinte de la lumière sur plaque sensible et effet d’empreinte entre les deux toiles.

L’attention s’est ainsi portée sur l’image et ses dégradations, sur les images résiduelles, les souvenirs et le rapport à la mémoire … Le lien entre la cire, l’empreinte et la mémoire (qui apparaît chez Aristote et chez Descartes) a donc été le fil conducteur du travail avec les élèves de première.

Les élèves devaient venir en cours avec une photographie prise sur le vif d’un moment de leur enfance. La photographie était ensuite numérisée et imprimée en trois exemplaire afin que les élèves puissent travailler sur les deux dernières en répondant au sujet :

« Passé décomposé »

Vous mettrez en valeur à travers la mise en séquence de trois photographies identiques, la lente et progressive désagrégation de nos souvenirs.

Disparition, dilution, blanc, oubli, érosion, effritement, corrosion

Moyens techniques :

Travail à l’acétone sur photographie d’impression laser.

2 séances de 2h

Premiere1

Premiere2

 

Niveau Terminale

Le programme de terminale portant sur l’œuvre et le corps, les élèves ont été invités à questionner l’œuvre de P. Cognée par rapport à cette thématique. Ont été relevés le rapport entre le corps du spectateur et le diptyque (rapprochement, éloignement, immersion liée aux dimensions, effet panoramique), mais surtout le rapport du corps de l’artiste et de l’œuvre picturale. En effet, le corps ne se devine plus dans le résultat final : nulle touche de pinceau, nulle gestualité visible mais au contraire une image qui semble naître d’elle-même, sans être produite par la main de l’homme, telles les images acheiropoïètes.

Le travail a porté sur le temps qui passe, les protocoles de travail, la présence et l’absence de corporéité, sans autre commentaire que cette incitation :

"Apparaitre       Etre        Disparaître"

La vidéo a été chez de nombreux élèves le médium privilégié pour répondre à cette incitation. Il s’agissait de performances, de mises en scènes ou de courts films. Plusieurs élèves ont choisi la mise en séquence d’images peintes ou photographiques, d’autres ont préféré condenser ces trois thèmes en une seule représentation.

Ces planches apparaissent dans les dossiers que les élèves présentent pour le baccalauréat.

Leslie

laura

Elisa

Justine

Elsie

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